On l’appelle également Journée Mondiale de la musique ! La fête de la musique, célébrée le 21 juin chaque année un peu partout dans le monde, a vu le jour pour la première fois en 1976, et fête sa 41e année en 2023. Au programme de cet événement lancé en France en 1982 par le ministre de la Culture de l’époque, Jack Lang : des concerts de rue et dans les différents bars, tout au long de la nuit. Retour sur l’histoire de la fête de la musique !

Aux origines de la fête de la musique

Joël Cohen, un musicien américain chez France Musique, lance une idée : pourquoi ne pas marquer les solstices d’été et d’hiver avec une nuit musicale ? Ainsi naissent les « Saturnales de la Musique », en quelque sorte l’ancêtre de la fête de la musique, avec une première édition en nocturne le 21 juin 1976 !

Et puis, le 10 juin 1981, l’élection de François Mitterrand est célébrée avec la « Fête de la Musique et de la Jeunesse », un concert gratuit qui voit le jour place de la République à Paris, rassemblant pas moins de 100 000 mélomanes. C’est là que Jack Lang et Maurice Fleuret entrent en jeu, deux figures incontournables du ministère de la Culture. Inspirés par ces événements festifs et par la vision initiale de Joël Cohen, ils lancent une idée qui va révolutionner les rues de France : « Faites de la musique ! », un appel direct aux artistes amateurs pour investir les espaces publics. Pari réussi dès le 21 juin 1982, où rues, bars et parcs s’animent de mélodies et d’éclats de voix. Aujourd’hui, cette initiative 100 % française a conquis le globe, avec plus de 350 villes dans 120 pays qui célèbrent en chœur la fête de la musique.

La rue en musique !

Quand on pense à la fête de la musique, on imagine ces rues vivantes, animées par des musiciens de tous horizons, représentant tous les styles imaginables, du rock au jazz, en passant par la musique classique et les chorales. Seulement voilà, au fil des ans, cette atmosphère altruiste et bénévole des débuts a parfois laissé place à une vision plus marchande, pour le meilleur et pour le pire. En effet, certains groupes ont vu dans la fête de la musique une opportunité professionnelle, négociant leur prestation avec les organisateurs pour garantir leur statut d’intermittent.

Et en 1993, la fête de la musique a conquis le petit écran, avec une production pharaonique qui mobilise, chaque année, 600 personnes pour un concert télévisé. Ce rendez-vous annuel rassemble sur place une moyenne de 20 000 fans, tandis que 2,5 millions de personnes vibrent devant leur écran. En outre, à en croire les chiffres officiels, ce sont plus de 5 000 concerts qui sont organisés partout en France le 21 juin (certains parlent de plus de 17 000 concerts en comptant les événements non répertoriés, certaines entreprises en organisent comme le Marché de Rungis par exemple). Mais qu’ils soient 5 000 ou 17 000, tous devraient être gratuits pour s’aligner avec l’esprit de la fête, en théorie… D’ailleurs, il est utile ici de signaler que la SACEM ne prélève aucun droit sur les prestations gratuites ce jour-là.

La fête de la musique a-t-elle perdu son « esprit » ?

Certains, spécialement ceux qui ont été témoins des premières éditions, déplorent un peu la perte de l’esprit des origines : l’idée que tout un chacun descend dans la rue pour partager sa musique. Aujourd’hui, c’est davantage une invitation à écouter des concerts organisés. Cela dit, difficile de ne pas apprécier cette profusion musicale, surtout durant la nuit la plus courte de l’année.