Grand officier de la Légion d’Honneur, grand-croix de l’ordre national du Mérite, professeur au Collège de France, essayiste et historien d’art, René Huyghe a vécu une vie pleine et riche en accomplissements. Découvrons sa biographie !

Une carrière riche et passionnante

René Huyghe est né le 3 mai 1906 à Arras, et décédé le 5 février 1997 à Paris. Il suit des cours de philosophie et d’esthétique à la Sorbonne, et prépara l’école du Louvre, après des études classiques aux lycées Montaigne et Michelet, puis une année d’hypokhâgne à Louis-le-Grand. Suite à l’obtention d’une licence ès lettres à 24 ans, en 1930, il devient conservateur adjoint des Peintures au musée du Louvre à Paris. En 1937, il est promu au poste de conservateur en chef. Il obtient également un poste de professeur à l’école du Louvre la même année.

Durant cette période de sa vie, René Huyghe exerce son activité au sein de plusieurs directions. En tant que commissaire de nombreuses expositions, et rédacteur en chef des revues L’Amour de l’Art et Quadrige, il parcoure l’Europe dans le cadre d’une vaste enquête sur l’organisation des musées. En 1932, Jean Mistler, sous-secrétaire d’Etat aux Beaux-Arts et alors pressenti au poste de secrétaire perpétuel de l’Académie française, lui propose un poste dans son cabinet. Ayant accepté la proposition, René Huyghe travaille avec lui au ministère du Travail, puis à celui des Postes et Télécommunications, et enfin au ministère des Travaux publics.

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, il se repli dans le Lot et rejoint la Résistance, mais pas avant d’avoir pris en charge l’évacuation des tableaux du Louvre. A la fin de la guerre, il est nommé professeur au Collège de France en 1950, où il occupa la chaire de psychologie des arts plastiques. Connu pour être un disciple de Bergson, René Huyghe allait s’atteler, que ce soit dans ses cours ou dans les très nombreux ouvrages qu’il publiera par la suite, à expliquer sa conception de l’art comme « un monde de révélation de l’indicible directement perçu au travers des images représentatives de nos sensations ».

Les ouvrages de René Huyghe

René Huyghe a écrit plusieurs ouvrages durant sa vie. Auteur prolifique, il consacre plusieurs livres à Cézanne, Millet, Théodore Rousseau, Watteau, Chardin, Van Gogh, Gauguin, Delacroix… Dans son importante bibliographie, il convient de citer, entre autres :

  • Histoire de l’art contemporain (1935) ;*dialogue avec le visible (1955) ;
  • L’Art et l’Homme (1957 – 1961) ;
  • L’Art et l’âme (1960) ;
  • La Peinture française des XVII et XVIII siècles (1962) ;
  • Les Puissances de l’image (1965) ;
  • Sens et destin de l’art (1967) ;
  • Formes et forces (1971) ;
  • La Relève du Réel, la peinture française au XIXe siècle, impressionnisme, symbolisme (1974) ;
  • La Relève de l’imaginaire, la peinture française au XIXe siècle, réalisme et romantisme (1976) ;
  • La nuit appelle l’aurore écrit comme un dialogue avec Daisaku Ikeda du mouvement Soka Gakkai (1980)
  • Les Signes du temps et l’Art moderne (1985) ;

Par ailleurs, René Huyghe a rassemblé l’essentiel de ses cours au Collège de France entre 1951 et 1976 dans sa Psychologie de l’art. En 1994, il publie un volume de mémoires intitulé Une vie pour l’art.

René Huyghe : un esprit curieux et novateur

René Huyghe était un esprit novateur et curieux, en plus d’être un conférencier au talent exceptionnel, fondateur de la Fédération internationale du film d’art. Il fut, à ce niveau, l’un des premiers à tenter l’alliance de l’art et du cinéma, en réalisant lui-même plusieurs films sur l’art, tels que Rubens, primé à la biennale de Venise.

Le 2 juin 1960, René Huyghe a été élu à l’Académie française, au fauteuil de Robert Kemp, par 15 voix contre 10. Le 22 avril 1961, il fut reçu, comme Henri Massis, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne.