A l’occasion d’une exposition tenue dans le Palais de Tokyo à Paris, une vingtaine d’artistes africains ont exposé leurs œuvres, avec comme thématique principale la philosophie Ubuntu. Cette philosophie présente un point commun entre plusieurs personnalités africaines qui ont marqué l’histoire contemporaine comme Nelson Mandela, Aimé Césaire, Fela Kuti, etc. Dans cet article, Jean-Louis Sbeghen nous présente le résumé de l’interview du commissaire de l’exposition Marie-Ann Yemsi avec RFI.

Ubuntu : quelle signification pour ce terme ?

Dans son interview avec RFI, Marie-Anne Yemsi affirme que le terme Ubuntu n’est pas compliqué à traduire ou à comprendre. Elle explique ainsi que celui-ci est d’origine bantoue, un dialecte parlé dans le sud du continent africain. Celui-ci désigne « faire l’humanité avec les autres ». D’un point de vue philosophique, on peut donner à ce mot une signification comme : « je suis parce que nous sommes ». Au fil des années, le mot Ubuntu est devenu très populaire. Il a notamment été largement employé par des leaders politiques comme Nelson Mandela ou Desmond Tutu, à l’époque où l’Afrique du Sud était en quête d’une réconciliation nationale. D’ailleurs, ce terme figure depuis 1994 dans la Constitution sud-africaine.

L’art contemporain a-t-il une influence sur la philosophie Ubuntu ?

Pas forcément selon Marie-Anne Yemsi. La conservatrice affirme que bien que la thématique de l’exposition soit le terme Ubuntu, celui-ci ne peut pas encore être qualifié de courant artistique à part entière. Néanmoins, elle insiste sur le fait que l’art de manière générale peut favoriser sur le long terme la généralisation d’une culture Ubuntu dans la société. Comme il s’agit d’une pratique qui encourage le partage et la tolérance, l’art est un très bon moyen de réduire les différences entre les communautés, les pays, les individus, etc…