Vous avez la passion de la photo, votre boîtier en main et vous vous promenez en extérieur à la chasse de beaux clichés. Le moment décisif venu, vous faites votre cadrage, votre mise au point et vous appuyez sur le bouton déclencheur, mais le rendu n’est pas à la hauteur. Cet article s’adresse à vous, qui savez bien prendre des photos dans des conditions d’éclairages optimales mais qui peinent à prendre de beaux clichés une fois la nuit tombée. Toutes les explications avec Nicolas Bianciotto.

Une histoire de lumière

Si vous savez bien manier votre appareil photo le jour et que vous réussissez à prendre de belles photos professionnelles, il va falloir adapter votre approche pour pallier au manque de lumière. Il est essentiel de savoir choisir ses paramètres afin d’être en mesure d’improviser et de réaliser des clichés créatifs. En photographie comme dans tout autre discipline artistique, il est primordial de bien connaître les règles de l’art pour savoir s’en distancier tout en prenant des photos esthétiques et de qualité professionnelle, en tout temps.

Loin de vous apprendre quoi que ce soit, la photographie est l’art d’écrire avec la lumière. Bien qu’un matériel plus cher et plus performant vous fournira de meilleurs clichés, le principal ingrédient est la lumière et il faudra bien calibrer sa présence dans chaque photo selon l’éclairage présent. Cela s’appelle l’exposition, et quand il y en a trop, les clichés sont surexposés, et quand il y en a peu, ils sont sous-exposés.

Trouver le juste milieu n’est pas si simple pour les débutants puisqu’il existe 3 paramètres qui permettent de gérer l’exposition de la photo, que chacun en influence l’apparence d’une manière différente : la sensibilité ISO, l’ouverture du diaphragme et la vitesse d’obturation. Vous pouvez prendre de meilleurs clichés en gérant ses paramètres manuellement au lieu de photographier en mode nuit ou automatique.

La sensibilité ISO était autrefois pré-définie par la pellicule des appareils photos argentiques et ne pouvait être modifiée. Les photographes argentiques achètent des pellicules de différentes sensibilités ISO et les changent en fonction des conditions de luminosité. Les appareils reflex numériques, permettent une plus de flexibilité et un intervalle allant de 100 jusqu’à 6400 ISO, voire bien plus. Augmenter la valeur ISO, c’est augmenter le niveau de luminosité de la photo. Par contre, plus cette valeur est élevée, plus la photo est granuleuse et bruitée. Si ce n’est pas l’effet texturé que désirez, il est préférable d’augmenter l’exposition en ouvrant le diaphragme de l’objectif.

Seul hic, l’ouverture du diaphragme affecte la profondeur de champs, c’est-à-dire le flou entourant le sujet, permettant de l’isoler de son environnement. Plus le diaphragme est ouvert, plus il y a de lumière qui rentre et plus la profondeur de champs sera grande, et vice versa.

Le troisième paramètre, la vitesse d’obturation, désigne le temps de fermeture et d’ouverture du rideau, et par conséquent le temps d’exposition de la photo. Ce paramètre a une double fonction, puisqu’il permet de photographier également des sujets en mouvement. Par contre, pour éviter le flou de bouger, privilégiez un trépied ou bien sélectionnez une vitesse inférieure à 1/f, f étant la distance focale de votre objectif. Par exemple, si vous shootez avec un objectif 50mm, une vitesse d’obturation supérieure à 1/50ème de seconde est nécessaire.

En combinant ces paramètres et en utilisant différentes valeurs, vous obtiendrez des rendus différents même en conditions de faible luminosité. Commencez par sélectionner une sensibilité ISO de 400, choisissez un objectif lumineux et trouvez le sweet spot de la vitesse d’obturation qui correspond à l’esthétique désirée. Vos résultats commenceront à s’améliorer, et vous abandonnerez progressivement les modes automatiques et semi-automatiques.