Au XXe siècle, Rosa Bonheur a dépassé les frontières pour devenir l’une des artistes féminines les plus acclamées de France. Avec ses peintures d’animaux réalistes et habilement rendues, Bonheur a su séduire un large public contemporain, des jurys du prestigieux Salon de Paris au grand public. Bien qu’un tel exploit soit impressionnant pour n’importe quelle artiste féminine, il est particulièrement novateur pour Bonheur, une créatrice dont les vues résolument féministes ont marqué sa vie depuis ses débuts jusqu’à son succès ultérieur.
« Pourquoi ne devrais-je pas être fière d’être une femme ? Mon père, cet apôtre enthousiaste de l’humanité, m’a répété à maintes reprises que la mission d’une femme était d’améliorer la race humaine… C’est à ses doctrines que je dois ma grande et glorieuse ambition pour le sexe auquel j’appartiens fièrement, dont je défendrai l’indépendance jusqu’à ma mort », aimait-elle à dire dans ses dernières années. Outre son féminisme déclaré, voici 3 autres faits que vous serez certainement surpris d’apprendre sur Rosa Bonheur.
Elle a toujours aimé les animaux
L’amour de Bonheur pour les animaux a commencé lorsqu’elle n’était qu’une enfant. En plus de lui fournir des créatures vivantes à étudier, son père l’a encouragée à copier des images de livres, à travailler à partir de sculptures réalistes et, finalement, à copier des peintures au Louvre. Si ces approches l’ont aidée à perfectionner son art, elle a préféré se rapprocher de ses sujets. « Je suis devenue peintre animalière parce que j’aimais me déplacer parmi les animaux », disait-elle. « J’étudiais un animal et je le dessinais dans la position qu’il prenait, et quand il changeait de position, je le dessinais ».
Bien que la plupart de ses peintures d’animaux représentent des lieux de sa France natale, certaines se situent au Royaume-Uni, où ses sujets nostalgiques lui ont valu une grande renommée.
Elle était plus célèbre au Royaume-Uni qu’en France
En 1855, Bonheur réalise son tableau le plus célèbre : La Foire aux chevaux, une peinture à l’huile monumentale d’un marché à Paris. Admirée pour sa grande échelle, son sujet énergique et sa touche expressive et réaliste, l’œuvre a connu un succès immédiat. Elle a fait connaître le nom de Bonheur et a même conduit à une rencontre avec la reine d’Angleterre.
La reine Victoria n’était pas la seule fan britannique de Bonheur. En fait, son œuvre est plus populaire au Royaume-Uni qu’en France, car le public britannique apprécie son approche sentimentale du paysage, qu’il s’agisse de la campagne anglaise, des Highlands écossais ou même des fermes françaises.
Elle avait un permis spécial pour porter des vêtements d’homme
Bien que l’art de Bonheur soit de nature traditionnelle, sa vie personnelle était, selon les normes victoriennes, peu conventionnelle. En plus d’être une lesbienne avec une partenaire de longue date (Natalie Micas), Bonheur a renoncé à la tenue féminine pour les vêtements masculins. Une décision controversée qui, au tournant du XIXe siècle, en France, nécessitait une autorisation formelle.
En 1800, la préfecture française a publié un décret officiel stipulant qu’il était interdit aux femmes de porter des pantalons. Étonnamment, cet arrêté contenait également des informations sur la manière dont les femmes pouvaient contourner cette loi grâce à un « permis de travestir » renouvelable, qui leur permettait de porter un pantalon pendant trois ou six mois. Cette exception, cependant, ne serait faite que pour des raisons médicales ou de santé. Dans le cas de Bonheur, le besoin de couvrir ses jambes en se promenant dans la nature suffisait, et elle obtint l’autorisation de porter un pantalon le 12 mai 1857.